Devenir mère, ce n'est pas inné... Un tabou à briser!

J'ouvre ce post pour parler d'un sujet qui est encore à ce jour très taboo en France et qui pourtant touche énormément de femmes à la sortie de la maternité, lorsqu'elles se retrouvent face à cet enfant qu'elles ne connaissent pas, souvent alors peu épaulées et jetées un peu dans la gueule "de la maternité" sans pour autant avoir le mode d'emploi du bébé qu'elles ramènent à la maison.

Ce post n'est pas ouvert pour qu'on vienne dire "ho ben moi ça a toujours collé avec mon bébé dés le départ", car ce type de message ne sert à rien. Ce post est ouvert pour briser ce tabou. Pour qu'enfin des mères osent dire que ce retrouver mère du jour au lendemain, ce n'est pas évident. Qu'entre le fantasmé et le réel, y'a tout un monde...

Des femmes ont sombré dans des dépressions post-partums, des burns-out par fatigue et solitude. Cela ne veut pas dire qu'elles n'aiment pas leur enfant, elles ont juste eu du mal à se faire à ce nouveau rôle.

En France, aujourd'hui, la politique de la maternité veut que les femmes enceintes soient ultra suivies dans leurs grossesses et la mise au monde de leur enfant. On reprochera même certaine fois l'excès de surveillance à ce niveau là, targuant que "la grossesse et l'accouchement ne sont pas des maladies", ce qui est vrai.

Mais voila, la jeune maman qui a reçu un super suivi durant sa grossesse et son accouchement, se voit soudainement abandonnée à la maison avec son bébé, plus personne pour l'aider et la soutenir au quotidien. Ne serait-il pas judicieux qu'il existe un soutien plus important pour l'après-grossesse en France comme ce qui est fait dans d'autres pays? Nous disposons en France de PMI mais la plupart du temps, les mamans s'y rendent exclusivement pour faire peser leur bébé et ont beaucoup de mal à parler de leur mal-être.

Il faut savoir que ce cas de figure actuel de la jeune maman se sentant dépassée ou incompétente n'est absolument pas rare du tout.

Avez-vous ressenti ce sentiment? Comment avez-vous vécu cette période? Comment vos relations avec votre enfant ont évolué par la suite?

nous içi au Quebec on a des cours avant la naissance ou les conjoints sont fortement invités.

A la maternité, on reste 2 jours si tout va bien et 4 jours pour une césarienne.

Après si on a des problèmes ou on veut parler on peut aller dans un endroit le clsc et rencontrer une infirmière spécilaisée.

Salut!

je trouve que c'est une super idée d'ouvrir ce post. moi je ne suis pas encore maman, enceinte de 4 mois, et je me rend compte de plus en plus que jusqu'à ma grossesse je pensait la plupart du temps à moi (un peu aux autres aussi, mais majoritairement à moi), et là quoiqu'il arrive ce pti bébé va passer en premier plan, largement prioritaire sur mes envies et mes besoins, si je suis crevée ou malade ou déprimée, il va falloir m'en occuper de toute manière. le couple va surement en prendre un coup aussi, avec la fatigue, l'énervement, les responsabilités....

moi ce qui me parait le plus difficile en fait c'est de trouver un équilibre entre s'occuper du bébé et continuer à exister en tant que femmes et en tant que couple. ça me stress un peu mais je me dit qu'on verra le moment venu. je trouve que la grossesse est déja fatigante, je me dis qu'avec le bébé ça ne sera pas mieux de ce coté là, donc est-ce que j'aurai la force suffisante pour tout gérer?
voila moi mes inquiétude vis-à-vis de ma future vie de maman.... j'aimerai bien savoir ce que les mamans pensent de ça, des conseils pour bien gerer la vie de maman et la vie de femme et la vie de travailleuse...

après je suis d'accord qu'il devrait y avoir un suivi après grossesse pour ne pas nous laisser dans notre déprime de mauvaise mère, mais en meme temps je pense qu'il faut aussi se faire confiance et que l'apprentissage se fait au fur et à mesure des expériences, et à force d'apprendre à connaitre le bébé, vu qu'ils sont tous différents, il n'y a pas un mode d'emploi universel. je pense qu'on est pas des mauvais parents, on est juste des parents débutants, comme tout le monde...

Je suis d'accord on est pas écouté quand on se sent dépassée par un bébé loin de l'image idéalisé...
Je me suis entendue répondre par des professionnels le bébé va bien il grandit bien donc tout va bien... en clair notre bébé est en bonne santé du coup on est regardé de travers si on craque...

Je ne suis pas du tout et n'ais jamais été concerné par ce sujet car j'ai la chance que pour moi cela était inné et j'ai toujours refusé de l'aide extérieur même mon mari avait du mal à approcher nos enfants.
Je me permet tout de même une incruste car je me souviens qu'à l'époque une personne était passée chez moi après mon accouchement, je sais plus exactement qui, une assistante sociale ou je sais pas trop, pour me poser pleins de questions pour voir comment j'allais et si je savais m'occuper d'un bébé et savoir si j'avais besoin d'aide et de soutien. Personnellement je l'ais gentiment envoyé aller voir ailleurs..... mais si j'avais eu besoin cette personne me proposait de l'aide. Donc je voulais savoir, vu vos témoignages, cela ne se fait plus ? Ou est-ce que cela dépend des régions peut-être ?

Maude86 a écrit:moi ce qui me parait le plus difficile en fait c'est de trouver un équilibre entre s'occuper du bébé et continuer à exister en tant que femmes et en tant que couple. ça me stress un peu mais je me dit qu'on verra le moment venu. je trouve que la grossesse est déja fatigante, je me dis qu'avec le bébé ça ne sera pas mieux de ce coté là, donc est-ce que j'aurai la force suffisante pour tout gérer?
voila moi mes inquiétude vis-à-vis de ma future vie de maman.... j'aimerai bien savoir ce que les mamans pensent de ça, des conseils pour bien gerer la vie de maman et la vie de femme et la vie de travailleuse....

Je comprend tout à fait tes angoisses et cela est tout à fait légitime. Après je pense que chacune gère au mieux suivant son propre caractère et ses convictions.
Personnellement j'ai toujours dis à mon mari qu'"avant" on été un couple et que "maintenant" on est une famille.

Bonjour

Alors après avoir accouché,mon fils étant préma j'ai un peu vu la psy de la néonat,ce qui me permettait de parler de mes angoisses.Mais moi mes angoisses viennent surtout du fait que mon chéri a déjà 2 enfants,qui sont beaucoup chez nous et auprès desquels je n'ai aucune place.Son fils de 7 ans me parle souvent mal et j'ai peur que mon fils l'imite et ne m'aime pas.Je n'ai pas eu de problèmes pour me sentir maman mais j'ai peur quand à ma place par raport à ce que je viens de vous dire.Et mon bébé grandit et ça me stresse de plus en plus.

Sinon je trouve que ça n'est pas toujours simple d'avoir du temps pour le couple,surtout qu'Ethan n'est pas un grand dormeur alors j'ai très peu de moments de répis.

Pour l'allaitement il est clair que les professionnels de santé ne nous aident pas beaucoup et je regrette de ne pas avoir connu ce forum plus tôt car là j'aurais eu toutes les réponses dont j'avais besoin.Mais je me suis accrochée et j'allaite toujours.

Très bon sujet !

Pour ma part, j'ai toujours eu l'instinct maternel MAIS instinct maternel ne veut pas dire tout savoir et ne jamais être dépassée.

J'ai bien évidemment toujours voulu le meilleur pour Matéï, l'aime plus que tout mais j'avoue que les 3 premiers mois ont été très très difficile. Et avec le recul, je sais que j'étais paumée et me sentais vraiment seule. On se sent comme lachée en liberté dans une nouvelle peau de maman que l'on connait si peu en fait. Ce fut beaucoup d'angoisses et les conseils des professionnels restent malheureusement bien souvent mauvais.
Au final, le mieux à faire est de le plus souvent suivre cet instinct que l'on ressent au fond et qui nous guide bien souvent.
Etre mère pour s'apprend au quotidien

+1000 avec Maude !

Je pense qu'on a toute l'instinct maternel mais qu'être mère s'apprend en le devenant !

Le début de mon rôle de mère a été plutôt difficile... Je me suis sentie perdue, dépassée avec un bébé que je devait apprendre à connaître...

Je suis d'&accord avec Maud et Allison l'instint maternel est la mais il faut apprendre a connaitre bébé et surtout ce que j'ai appris aussi avec certaines filles du forum suivre mon instinct de maman et c'est vrai que les professionnels ne sont pas de très grandes aides...

Il est en effet important de parler de nos angoisses de mère car on a bien souvent l'impression d'être la seule à penser de cette façon là ou de se sentir si mal ... mais bien au contraire, après diverses conversations sur ce forum, on se rend compte que c'est chose fréquente.

Avoir un enfant fut un choc heureux mais un choc...je ne m'attendais pas à un tel amour, à tant d'angoisse et tant de bouleversement. Quoi de plus normal d'un côté, ce n'est pas rien tout de même.

J'ai rencontré des moments de détresse avec le rgo de Mat, un allaitement dans lequel je ne m'épanouissais pas suffisamment, des hurlements sans cesse les 3 premiers mois...et affronter ce genre de situation ma paraissait tout sauf innée PANIQUE A BORD

L'essentiel est de savoir qu'on s'en sort toutes et que chaque jour est un peu plus de bonheur (même si on est bien contentes que nos enfants aillent se coucher certains soirs)

Avoir un enfant fut un choc heureux mais un choc...je ne m'attendais pas
à un tel amour, à tant d'angoisse et tant de bouleversement.

+100000000000000000000000

Tout à fait d'accord avec toi Mau84 ! Tu exprimes parfaitement bien tout ce qu'une femme qui devient maman peut ressentir.

Et desormais chaque jour sera un aprentissage pour nous,car à chaque âge ses joies et ses soucis !

Et une de plus à être 100% d'accord avec Mau84!

A la naissance de mes enfants, j'ai vraiment eu instantanément un amour viscéral et le besoin de m'occuper d'eux au mieux. (je dis viscéral, car je le ressens vraiment dans les tripes ) Mais après, être maman au quotidien, passer de la théorie à la pratique, avec un petit bout si fragile, que l'on ne connais pas, que l'on ne comprend pas (au début), c'est pas facile!
Je pense qu'il faut vraiment une oreille attentive et les conseils d'une autre maman, plus expérimentée, pour nous apprendre à devenir mère! Je sais qu'à la naissance de Sarah, j'ai beaucoup téléphoné à ma mère, pour tout et rien, mais ça fait du bien, le hic c'est qu'elle ne savait plus trop non plus comment gérer
Et là, avec mes 3 ans d’expériences de maman, je suis plus à l'aise avec Samuel.Le fait de savoir comment ça se passe, comment manipuler un bébé, le fait de l'écouter (au final, les médecins, et la maman peut dire ce qu'elle veut, faut suivre le rythme du bébé), savoir à l'avance que ma vie personnelle et ma vie de couple va être mise entre parenthèse au début, etc... tout cela fait que je n'ai pas eu de baby blues. Donc à mon avis, devenir mère ça s'apprend et je pense que c'est un peu le rôle de la maman (enfin, de la grand mère du bébé) de transmettre son expérience!

Maud et dsarion, ce que vous écrivez est très beau et j'en suis tout émue, si si je vous jure, vous êtes touchantes de sincérité et de réalisme....

Surtout ta dernière phrase dsarion, comme quoi être mère est une expérience qui se transmet, c'est vraiment ça je pense..... mais pas forcément de mère à fille. A vous lire je me suis interrogé pour rechercher au fond de moi d'où me venait cet intérêt que j'ai toujours eu pour les enfants.
Deux personnes m'ont énormément appris sur les enfants. La première fut ma nourrice, car il est vrai que lorsque je l'ais connu, j'étais la "petite" (j'avais 3 ans) mais au fur et à mesure des années, j'étais la "grande" qui l'aidais avec les petits. Mais également notre voisine chez qui je passais tous mes samedi car elles gardait ses 2 petits fils et m'a appris à m'en occuper complètement, le change, les repas, les activités, l'éducation..... (j'avais 10 ans quand le deuxième est né). A l'adolescence, grâce à cette expérience, je faisais du baby-sitting. Et il faut pas oublier aussi que j'ai été "tata" à 15 ans et essayais de passer le maximum de temps avec ma belle-soeur et surtout ma nièce que je gardais volontier le samedi soir. Puis j'ai eu également d'autres nièces et neveux avant d'être enfin à mon tour "maman". Et je pense que toutes ces heures passées auprès d'enfants m'ont permis de devenir à mon tour "maman" de façon plus sereine et en ayant un minimum d'expérience.
Aujourd'hui grâce à mon métier aussi je peux transmettre cette expérience à mes filles, d'ailleurs la grande commence à faire à son tour du baby-sitting.

Et bien que des mots qui résument tout !

Pour moi être maman c'était obligatoire, une vie sans enfant impossible !
Je te rejoins Isis, j'ai une soeur de 10 ans de plus que moi. Je n'avais que 16 ans quand elle a eu sa 1ère fille, dont je suis la marraine. Il y eu (et il y a toujours) un amour fusionnel entre ce petit amour et moi. Je me sentais responsable d'elle. Je l'emmenais partout, quand j'ai eu mon permis, ma soeur me laissait l'emmener pour se promener. Aujourd'hui ma nièce à 13 ans et c'est une jolie jeune femme, qui vient vers moi pour des questions et des conseils.
Bref, la deuxième personne qui m'a donné envie d'avoir des enfants, c'est ma moman , qui est aussi ma meilleure amie...
Donc le 29 janvier 2007, je mettais au monde Ysaline...qu'elle adorable petite chose fragile avais-je réussie à faire
Mais comment allais-je la protéger, qui pouvais me promette qu'il ne lui arriverait rien....ect
J'ai donc vécue mais premier jour de maternité un peu quoat ! et une montée de lait qui n'arrivait pas !
Le médecin décide de me garder une journée de plus...1ère larme.
Après cette journée durant laquelle on me redonne des conseils d'allaitement et où on me dit que m'a fille reprend du poids, tout se passe bien.
Je fini donc par rentré à la maison, je franchi le seuil sur lequel j'avais dit à mon homme en partant "on part à 2, on reviendra à 3 et nous ne serons plus jamais 2".
Et là, baby blues...milles et unes questions me passent par la tête.
J'ai très peur de ne pas être à la hauteur...mon bébé pleur, ne dort que par 1/2 heure la nuit (confond le jour et la nuit) et tout le monde me fait douter de mon allaitement.
Mon homme ne sait plus quoi me répondre et parait aussi perdu que moi.
Je lui demande si il différencit les pleurs de notre fille, car on nous dit qu'on n'est censé savoir si c'est la faim, la fatigue, un besoin de calin ou autres...là dessus n'importe quoi, il me faudra de long mois avant de savoir ce que veut réellement ma fille quand elle pleur.
Bref, une personne a su trouver les mots et heureusement que je l'avais, c'est ma maman à moi.
Elle m'a dit de faire abstraction de tout, de faire ce que pensait être le mieux pour mon bébé et que quoi qu'il arrive j'étais sa mère que c'est de moi qu'elle a besoin et que je ferais jamais les choses males.
Ouf...et merci maman.
Pour ma deuxième, je me suis beaucoup préparée.
J'ai une collègue qui avait continuer l'allaitement en tirant son lait sur le temps de travail et auprès de qui j'ai trouver énormément de conseils.
Du coup pas de baby blues pour Angèle (mon 2ème amour) mais des éclats de rires, quelques larmes aussi de fatigue mais moins traumatisantes. J'ai réussi un allaitement de 15 mois et aujourd'hui je suis la plus heureuse des mamans, entourées de mes deux tornades qui savent près de qui elles peuvent se tourner.

Le mot de la fin : j'espère pouvoir être là pour mes filles quand elles seront à leur tour maman (si elles le souhaitent biensure) et j'espère qu'elles trouveront en moi le réconfort que j'ai trouvé auprès de leur mamie.

C'est très touchant Ysagèle !

Merci pour vos témoignages les filles. Cependant je tiens bien a refixé la ligne de départ de cette discussion. Là on parle de femmes ayant eu du mal à trouver leur place de mère réellement. Cela causé notamment par des dépressions du post partum qui touchent beaucoup plus de femmes que l'on ne le croit. On ne parle pas d'un baby blues, ni d'une maternité épanouie. On parle bien d'un réel problème à ce jour rencontré par beaucoup de femmes et qui préfèrent le taire par honte. On parle d'un réel besoin pour certaines mères de pouvoir en parler.

Je l'ai vécu, pour mon premier bébé.

Moi qui avait désiré cette enfant depuis des années, elle était là et pourtant, j'étais horriblement mal dans mon rôle de mère. Toutes les paroles réconfortantes autour de moi n'avaient pas d'impact, j'appelais au secours les médecins, tentais de montrer ce malêtre qui m'envahissait et qui m’empêchait de vivre mon rôle de mère comme la plupart des mamans.

Là il s'agit bien d'un mal plus profond. Il fût causé pour ma part par les suites de mon accouchement qui furent catastrophiques. On m'a privé de ma fille, de mes capacités de maman durant plusieurs jours, étant forcée à l'alitement. Son premier bain fût donné par mon mari, je les ai accompagné en fauteuil roulant. Où était ma place? Durant mes heures au bloc pour me sauver la vie après la naissance, qui faisait le peau à peau? Mon mari encore.

Qui était là pour la bercer les premiers soirs, les premiers pleurs? La nurserie car moi j'étais sous Morphine à haute dose et complétement droguée, perfusée et sondée.

Comment je nourrissais mon enfant? A la tasse (car je voulais réussir au moins ça, mon allaitement. Afin de me prouver à moi même que j'étais capable de réussir quelque chose pour elle) avec du lait artificiel tiré par mes soins à la maternité (mon lait était jeté car impropre à la consommation au vu des médicaments qu'on me donnaient).

Une fatigue incommensurable car je venais de survivre. Je dis bien survivre car j'ai faillit mourir et je le sais, ils me l'ont dit et je me suis vu partir. Je n’imaginais pas qu'on risquait de mourir en couches en 2007 encore... Je me suis vu abandonnée mon enfant de quelques minutes après lui avoir donné la vie pour ne plus jamais l'a revoir. J'ai entendu les médecins dans mon semi-coma dirent à mon mari "On ne vous garanti rien, on va faire de notre mieux, c'est très grave. Prenez soin de votre bébé"...............

2 transfusions le lendemain du premier passage au bloc m'ont permis de retrouver un peu de force mais je retournais au bloc 1h après, sous AG. En gros, en 48h, je venais de vivre un accouchement par voies basse, Une hémorragie cataclysmique, un thrombus vaginal, 2 passages au bloc, 2 transfusions, une péridurale, une AG et je venais de devenir maman pour la première fois.

De retour chez moi, je dois me débrouiller seule, je souffre encore énormément car là, il s'agit d'un thrombus vaginal conséquent. Il faut attendre qu'il se résolve. Une sage-femme pour hospitalisation à domicile passe tout les soirs, mais c'est du coup de vent, elles sont toujours pressées. Tant que ça se résolve bien, c'est bon.

Mais non, c'est pas bon. J'y arrive pas avec mon bébé. Je me remémore ses moments terribles dans ma tête à chaque instant, j'ai des difficultés pour roder mon allaitement et personne prêt de moi pour m'aider. Je me rend à la PMI mais là bas, l'écoute n'est pas terrible et les conseils en matière d'allaitement peu avisés.

Je me rend chez le médecin pour lui faire part de tout ça. Je vais pas bien. Et là, dans son cabinet, je m'éffondre en larmes. Je ne tiens plus, je suis épuisée, je ne me remet pas de cet accouchement et des souffrances endurées, mon mari ne sait pas trop quoi faire pour me venir en aide, mes parents ne sont pas présents. Je suis seule.

J'ai vécu ses moments où j'en suis venu à penser que je n'aurais jamais dû être maman de toute ma vie dans ses moments noirs.

Aujourd'hui, ça m'a rendu plus forte car ce qui ne tue pas, nous rends plus fort.

Je me souviens que, quelques jours après mon accouchement et durant des semaines, je ne supportais plus de voir une femme enceinte, je devenais méchante et agressive. Pourquoi? J'en sais rien du tout.

J'ai été suivie par la suite par un psychologue de la crèche, avec ma fille, car j'ai demandé de l'aide et que la crèche avait ressenti un malaise entre moi et ma fille.

Ce fût dur à construire ce lien, d'autant que je suis rapidement retombée enceinte à nouveau, mais nous y arrivons chaque jour un peu plus. Malgré tout, ce n'est pas encore toujours ça entre nous deux.

Comme quoi, les conséquences d'un accouchement traumatique peuvent avoir de graves répercussions sur la maternité par la suite et pour la mise en place du lien mère-enfant.

Merci pour ton témoignage bouleversant Lollie !