Dépression du post-partum, on en parle ici!

Il s'agit d'un sujet que j'ai hélas fort bien connu car j'ai traversé une grosse dépression du post-partum après la naissance de ma fille Marie.

J'étais épuisée suite à mon accouchement traumatique, l'hémorragie, la transfusion, l'allaitement par la suite qu'il avait fallut mettre en place malgré tout car j'avais allaité ma fille à la tasse à la maternité en attendant de pouvoir lui donner mon propre lait...

Pourtant, paradoxalement, j'étais la femme la plus heureuse sur cette Terre d'être la mère de cette enfant mais malgré tout, ça n'allait pas.

Marie ressentait surement tout ce mal-être, ses angoisses qui montaient insidieusement à la tombée de la nuit (dès que 18h pointait, j'étais dans un état d'angoisse impressionnant, boule au ventre, nouée, à crans, peur de ne pas pouvoir réconforter mon bébé qui allait du coup surement pleurer toute la nuit, empêchant mon mari de dormir et qui travaillait, réveillant les voisins...) Toutes ses peurs m'angoissaient terriblement.

Je pleurais le matin au réveil, j'appréhendais de voir mon mari partir au travail et de me retrouver seule avec mon bébé, n'arrivant pas à la calmer malgré les tétées etc...

Je ne mangeais plus, ne prenais plus de temps pour moi, tentais de répondre comme je pouvais aux pleurs de mon bébé mais n'y arrivant pas... Je me suis senti dépassée plus d'une fois. Le soir mon mari rentrait et me trouvait dans un état pas possible. Il ne comprenait pas d'où venait cet état, il pensait que notre couple allait mal mais en vérité c'était moi qui n'allait pas bien tout simplement. Surtout que mon mari avait du mal à prendre son rôle de père et fuyait ses responsabilités en étant le plus possible à l'extérieur (au travail en faisant des heures sup', dans la famille etc... tant qu'il était moins à la maison pour ne pas avoir à gérer les pleurs du bébé et l'anxiété de sa femme).

Je me suis sentie esseulée complétement, incomprise... Pourquoi étais-je malheureuse? La belle-famille ne le comprenait pas, j'avais un beau bébé en pleine santé!

Marie est entrée en crèche à 4 mois. Mon état a connu des hauts et des bas ensuite, mais comme je suis retombé enceinte, les hormones de grossesse aidant mon état c'est amélioré, j'ai donc cru que tout allait bien. Sauf qu'à la naissance de Thomas tout est retombé et non, je n'allais pas mieux.

J'ai donc demandé à rencontré à la psychologue de la crèche de Marie et ensemble nous avons pu discuter de tout ça, elle nous a aussi prise en thérapie de couple, avec la présence des 2 enfants. Ce fût un réel exutoire pour moi. Cette thérapie a pu déterminer la cause exacte de ma dépression, qui provenait de mes suites de couches traumatiques.

Les séances furent difficiles, autant pour moi que pour Marie, son comportement évoluait durant la séance, elle aussi faisait ressentir tout ça... C'était impressionnant à voir!

Et moi, j'en ressentais littéralement épuisée, chamboulée, en pleurs et malgré tout, quelque part "réparée" au fur et à mesure des séances.

La naissance de mon fils fût aussi "une réparation" pour moi car j'ai vu que j'étais capable de passer par dessus tout ça, et même si pour lui aussi j'avais vécu une nouvelle hémorragie, elle ne m'avait pas atteinte, j'avais su me protéger pour que ça ne soit pas le même choc que pour sa sœur. La naissance de mon fils m'a permis de reprendre confiance en ma capacité à mettre au monde mes enfants puis à répondre à leur besoin de la meilleure façon que je le puisse.

Cependant, je n'ai jamais eu la passe de délaisser ou négliger mon enfant, surement parce que j'arrivais à avoir encore le contrôle sur la dépression. Mais cependant, le lien avait du mal à se créer les 3 premiers mois surtout.

eh bien ma Lollie difficile tout ça ravie de voir que tu as su reprendre le dessus

Pour ma part depuis la naissance de ma puce, je me sens mal dans mes pompes...je pleure régulièrement et pour pas grand chose.
Mon moral est en dent de scie et j'ai parfois l'impression que je ne suis pas à la hauteur avec Abbygaëlle.
Je m'emporte facilement avec mon homme "surtout le soir" quand Abby est nerveuse.
J'ai l'impression de ne plus sourire comme avant, de ne plus rire comme avant...Pourtant j'aime ma fille plus que tout et jamais au grand jamais je ne l'ai dénigré...
J'ai eu une grossesse difficile, un accouchement difficile, un allaitement galère et pour couronner le tout la gastro et la grippe le même mois....donc j'arrive pas à récupérer...même quand je dors 10h...

J'espère que tout va rentrer dans l'ordre car je commence a plus voir le bout de cet état...
Heureusement que le forum est là, que vous savez trouver les mots car plusieurs fois ça m'a aidé a ne pas péter les plombs

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je sais pas si c'est sur ce post que je peux parler de mon expérience car les dernières réponses datent de aout dernier. pouvez-vous me dire si je peux parler de mon expérience ici et la partager avec vous, ou le faire ailleurs?
merci

Coucou

Rachoni, tu peux quand meme parler de ton experience ici, toute les personnes qui ont participé par le passé à ce sujet seront avertis qu'une réponse auras été faite et de plus le sujet remontera en tete de liste dans la catégories babyblues/post partum.

A bientot;

bonjour à toutes
merci de m'avoir répondu si vite
Je viens donc partager mon expérience avec vous.
Moi aussi j’ai été « victime » de cette dépression.
Mon fils est né le 31.01.2011.
Ma grossesse a été compliquée avec pas mal de stress et mon accouchement a duré 44h et ils ont sorti mon fils avec ventouse+forceps.
Tt allait bien jusqu’au 2ème jour où j’ai eu pas mal de visite et le soir venu ben il a jamais voulu dormir il dormait que contre moi. Moi j’étais bien trop épuisée pr me rendre compte qu’en fait il voulait etre contre moi pr se rassurer (je m’en veux encore terriblement de pas avoir su et pu comprendre ça), et je ne voulais surtt pas m’endormir avec lui de peur de l’écraser car je bouge énormément. Alors à 4h du mat face à mes larmes, ma fatigue et mon désespoir j’ai appelé les professionnelles et celle qui est venu m’a dit ben puisque c’est comme ça on va le laisser je le met ds la salle de bains et vous n’allez pas le voir, s’il pleure tjrs ds 30 min vous m’appeler. Mon loulou pleurait tant qu’il pouvait ds la salle de bains et moi ds la chambre en disant mais ce n’est pas possible je suis meme pas capable de calmer mon loulou. 30 min plus tard j’appelle et là une autre dame arrive et dit que c’est stupide de m’avoir dit ça et fait ça, bref j’étais perdue et tte la confiance que j’avais en moi s’est écroulée.
Dès lors ma dépression a commencé et je n’ai pas cessé de pleurer et de douter de moi.je vous raconte même pas la suite de la maternité pck ça a été comme ça jusqu’à la fin au niveau des contradictions entre professionnelles.
Après au retour à la maison ben il a pleuré pendant au moins 1 mois et de mi jour et nuit, il dormait 1à 2h sur tte la journée et la nuit. Il a un RGO mais on ne savait pas ce que c’était (avant la visite du premier mois au pédiatre). Alors on a tenté 1000 et une chose pr essayé de l’apaiser mais rien à faire. A 3 semaines de vie on l’a emmené chez une osthéo (soit disant spécialisé chez les enfants) pr faire le tour de tt. La nuit qui a suivi mon homme était de sortie avec son boulot donc joignable mais diff++ pr lui de revenir en urgence car il était en montagne. C’était ma première nuit ss lui depuis la sortie de la mat’. Et là mon bébé a hurlé à partir de 20h jusqu’à 3h30. À 23h30 j’étais désemparée au possible j’avais plus de forces et j’avais tt essayé et là je le suis vu en train de le secouer pr le calmer, mais ayant un minimum de conscience je ne l’ai pas fait. J’ai téléphoné à mon père pr qu’il vienne et heureusement qu’il était là ce soir là pck je sais pas comment ça aurait fini sinon. Vous imaginez bien que là mon estime de capacité de mère en avait encore pris un sacré coup.
Et puis ben mon homme a commencé un nouveau job en tant qu’ingénieur donc pas d’horaires fixes. Je me suis retrouvée seule à gérer un bébé qui souffrait ss pouvoir l’aider et qui ne dormait pas donc impossible pr moi de récupérer un minimum. Le temps a passé et moi qui avait pris 6kg pdt ma grossesse j’en ai perdu 9 et je suis tombée à 9 de tension et à faire de malaises avec mon loulou ds les bras.
Comme vous je me sentais complètement incomprise par mon entourage, sauf mes parents qui s’inquiétaient vraiment pr moi me voyant dégringoler physiquement et psychiquement. Mon homme ben il faisait comme il pouvait entre le sommeil en retard un nouveau job et une femme et un enfant qui pleurent ss cesse.

A l’age de 3 mois j’ai amené mon fils chez mon osthéo et ça l’a soulagé et puis il avait un ttt pr son RGO du coup il dormait un chouilla mieux.
Les gens ne comprenaient pas de quoi je me plaignais puisque j’avais un bébé qui grandissait bien, qui évoluait bien et qui est super gracieux donc ce n’est pas grave pr eux qu’il ne dorme pas, ils me disaient « c’est un bébé c’est normal ». Grands moment de solitudes. Puis cette incompréhension générale autour de ma fixation sur son RGO et le fait de me sentir impuissante pr le soulager même une fois le ttt posé. Heureusement j’ai pu en discuter sur le fofo avec mes copines !!!

Je me suis fais suivre par une sophrologue analyste qui m’a beaucoup aidé et je ne pense pas que je m’en serais sorti ss ce suivi.

Aujourd’hui ça va beaucoup mieux et le lien avec mon fils st vraiment là et j’apprécie de passer des moments avec lui-même si j’ai encore des moments de doute quand à ma capacité à etre une bonne mère.

J’ai vraiment l’impression, enfin en écoutant les autres mères parler, qu’il y a que moi qui ai vécu une telle expérience que tt s’est bien passé pr elles, et il y en a qui ont été seule avec leur enfant depuis le début car le mari trop pris par le travail, une famille loin de chez elles et qui ont su se débrouiller seule et s’en sont très bien sortie ss se plaindre de quoique ce soit, ce qui me fait encore plus douter parce que j’ai pu etre épaulé par mes parents et mes beaux parents.

Par contre je culpabilise toujours de pas avoir pu et su apprécier mon fils « à sa juste valeur » quand il était plus petit parce que prise par cette maudite dépression et cette fatigue. Et ça je ne sais pas comment cessé de m’en mordre les doigts. Une chose est sure c’est que lorsqu’il y aura le 2ème je saurais quoi faire à la mat’ mais c’est vrai que je m’en veux toujours de pas avoir compris le besoin de mon fils à ce moment là.

Voilà mon histoire avec cette dépression. J’espère que mon récit ne vous aura pas trop soulé et qu'on pourra partager autour de ce thème qui reste assez tabou.
bonne journée à toutes.

Je te prie de m'excuser Rachoni, je n'avais pas vu ton message avant.

Je prends le temps de bien le lire et je reviens vers toi.

A bientôt

Lolo

Alors pour te répondre Rachoni:

Une depression comme celle que tu as vécu n'est pas simplement dû au fait que c'était ton premier enfant... Il est une accumulation de plein de choses (contrairement au baby blues où là c'est une chute de moral lié à la chute des hormones suite à l'accouchement). La dépression du post partum survient souvent lorsque l'accouchement de la maman a été mal vécu - donc une maman qui vit un second ou troisième accouchement mais que celui-ci ce passe mal pourra aussi y être sujette car "plus fragile" face à ça -

Tu as eu un accouchement long, qui a entrainé une grande fatigue, des ventouses qui ne laissent pas de bons souvenirs... Donc déjà au niveau de l'accouchement, ça laisse des marques à la maman de vivre tout ça. Elle se sent souvent "mis à mal" par rapport à sa capacité à mettre au monde son enfant dans de bonnes circonstances.

La fatigue entrainé par un accouchement long, n'aide pas.

L'équipe professionnelle n'ont pas été cohérents dans leurs conseils à une jeune maman, qui vient de donner naissance à son premier enfant. C'est dommage et surtout ça renforce de mauvais sentiments. Dans ton cas (comme ce fût le mien) ça a renforcé mon sentiment d'incapacité à m'occuper convenablement de mon enfant.

Sortir de la dépression du post partum...

C'est possible. Le temps fait son œuvre, l'enfant grandit et de ce fait, on passe ses fameuses étapes si difficiles à vivre lorsqu'en plus à côté on vit une dépression du post partum car on est plus vite perdue, plus vite désemparée.

Il est bien que tu es réussi à en parler, que surtout tu n'es pas perdu pieds vis-à-vis de tes réactions par rapport à ton enfant. Hélas, toutes les mères vivant ça n'y arrivent pas toujours...

Tu parles d'une impression d'avoir été la seule à vivre ça par rapport à toutes celles que tu côtoyaient (forum ou autre) mais il y a aussi un facteur à prendre un compte: celles qui préfèrent taire cela par honte tout simplement.

C'est dommage car en parler aide énormément. On a pas de jugement à porter sur une maman qui tombe en dépression du post partum. Par contre, l'écoute, les conseils et échanges d'expériences sont très utiles.

Tu as eu la maturité de te rendre compte de ton état, de l'assumer et de tenter de t'en sortir. Tu as donc fait le plus gros du travail Tu as eu la bonne idée de consulter et ça, c'est très bien car ça aide énormément.

On fait ce qu'on peut dans la vie... On est pas des Wondermamamans et personnellement, je ne voudrais pas le devenir.

J'ai fais ma dépression du post-partum en Mai 2007 - Nous sommes en 2012. Et aujourd'hui encore, j'en souffre quand j'y reprense. Ca m'a aussi volé de beaux moments avec mon bébé, ça a chamboulé mon couple durant plusieurs mois... J'oublierai jamais mais j'ai été capable de passer haut dessus. Je sais par contre combien c'est difficile à vivre et c'est pour cela qu'il est agréable d'en parler et si je peux aider par mon témoignage et bien, je le fais avec plaisir.

Plein de bisous

Lolo